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Rencontres Improbables 6

Festival de performances Bayonne-Anglet-Biarritz

2011
France
Exposition Olivier De Sagazan 7'05

“ Un événement majeur de la scène vivante en Europe, organisé par la Cie Lézards Qui Bougent les Hauts de Bayonne “ 

Magazine Artension

ÉDITO / KRISTIAN FRÉDRIC / DIRECTEUR ARTISTIQUE

 

Cette année nous avons voulu avec toute l’équipe donner un nouveau souffle à ce festival qui nous tient tant à cœur. Il nous ait apparu essentiel que cette édition puisse être saisie, questionnée par les artistes eux-mêmes. Alors tout naturellement l’idée d’associer chaque année un artiste à la programmation a été une évidence. Une chance aussi pour nous et le public de découvrir à chaque fois des univers totalement différents à travers le prisme d’un créateur. Quel sera donc son regard sur le monde ? Vers quoi voudra-t-il nous faire voyager ? Et quelles traces laissera-t-il dans nos cités ? Il sera, l’espace d’une édition, notre guide déroulant le fil ténu de ses visions et nous les passagers vivants et affamés de découvertes.

Olivier de Sagazan sera ce premier bâtisseur. Il bousculera, par ses invités, par son exposition et ses propres performances, notre perception de l’humain.  Alors, n’hésitez pas à nous rejoindre, à vous plonger dans cette programmation étonnante et vibrante d’humanisme. Car quoi, poser de nos jours un regard sur notre monde et le questionner, c’est avant tout prendre position pour défendre et revendiquer cette part d’humanité qui peut jaillir même du plus terrible des cauchemars. L’année dernière vous étiez plus de onze mille à avoir croisé les différentes performances proposées. J’espère que cette fois-ci, vous viendrez encore nombreux découvrir ce grand artiste qui s’est entouré pour l’occasion d’invités iconoclastes et surprenants.

Alors, en ces temps où le monde bouge, soyez nombreux à nous retrouver lors de cette sixième édition du festival Rencontres Improbables pour partager ces voyages au goût de  vie.


ÉDITO  / OLIVIER DE SAGAZAN / ARTISTE ASSOCIÉ DU FESTIVAL RENCONTRES IMPROBABLES 6

Quitter Saint Nazaire, ville détruite à 95% pour arriver à Bayonne ville d’histoire par excellence est un choc assuré. C’est Kristian Frédric qui m’a invité à ce voyage en novembre 2010 pour voir ce festival étonnant «Rencontres improbables». Et me voici donc cette année avec la belle mission de réunir des artistes pour constituer l’édition 2011. Comment définir notre tronc commun sinon à travers des mots comme  urgence, radicalisé, désarroi existentiel, fascination face au monde.

Ce festival est comme chaque année un pari puisqu’il s’agit de tenir une programmation de qualité avec un budget qui, dans des conditions normales, réussirait tout juste à faire se déplacer une compagnie pour un spectacle. Le secret c’est l’amitié et la reconnaissance mutuelle entre des artistes qui vont se réunir autour de gestuelles communes et d’un verbe qui concourt ici plutôt vers une forme de cri.

Ces artistes qui résonnent avec l’expressionnisme, nous rappellent, dans une forme différente mais avec une même acuité, des mouvements comme celui de Die Brücke ou  le cavalier bleu; considéré alors comme un art dégénéré. Ces artistes ont pourtant été les premiers à avoir pressenti et épinglé la montée du nazisme. Que présentons – nous aujourd’hui ? La violence en art n’est jamais qu’une métaphore d’une violence de la cité qui fait écho dans l’oeuvre. Après, c’est une affaire de goût : soit on s’entoure d’épouvantails pour faire fuir la réalité, soit on la regarde en face !

Articles de presse

UN MOT SUR LES PERFORMANCES 

 

Un festival qui a tenu toutes ses promesses … 

Nous avons eu le grand privilège de partager cette sixième édition avec l’artiste peintre, sculpteur et performeur : Olivier de Sagazan. Les artistes invités soit par Olivier de Sagazan soit par la compagnie Lézards Qui Bougent nous ont offert des propositions artistiques de haute qualité, travaillant tous sur une problématique commune : le corps source d’humanité. Cette sixième édition, malgré la diversité des propositions, a su embarquer les spectateurs dans un voyage hors du commun.

Ce festival a également proposé une exposition inédite d’Olivier de Sagazan, présentant ses peintures, photos repeintes et sculptures de ces dix dernières années. D’autres événements comme notamment des films, projetés dans les black-boxes et au cinéma Le Royal, ont pu compléter cette traversée au coeur de l’essence même de son oeuvre. Cinq performances dans lesquelles Olivier se mettait en jeu, accompagné ou seul, ont permis au spectateur de dérouler le fil d’Ariane et de trouver la lumière à la sortie du labyrinthe.

Le samedi 12 novembre, au 3 bis avenue Jouandin, sur les Hauts de Bayonne, Claire Balerdi nous a offert une performance dans un des appartements de la Cité Breuer. L’appartement n°13 a vu six comédiennes du collectif Cockail nous offrir un étrange, dérangeant et provoquant parcours sensitif, visuel et sonore à travers le questionnement de la condition de la femme moderne d’aujourd’hui.

La performance Carnations a marqué les esprits et a donné du fil à retordre au jury du festival. Cette année encore la proposition artistique donnée dans les quartiers des Hauts de Bayonne a été un réel succès.

Le lundi 14 novembre, l’équipe du Royal nous a proposé de découvrir un film de Marie Losier : The ballad of genesis and lady jaye. Cette réalisatrice retrace l’histoire hors norme de l’artiste Genesis Breyer p, Orridge et de sa femme et partenaire artistique, Lady Jaye, qui par amour ont décidé de se fondre en une seule entité (pandrogynie). Artiste majeur de l’avant-garde newyorkaise de ces 30 dernières années, considéré comme l’un des pères de la musique industrielle, Genesis a défié les limites de l’art et de la biologie. En 2000, il débute une série d’opérations afin de ressembler trait pour trait à Lady Jaye, une performance risquée, ambitieuse et subversive.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le mardi 15 novembre, au Carré à Bayonne, s’est donné Bain Brisé par Yann Massurich. Cet artiste suisse invité dans de nombreux festivals du monde entier, nous a offert un moment à part. Cette performance a suscité les réactions les plus vives et diverses, allant de la répulsion à l’attraction, du dégoût à l’amour. Yan Massurich en 1h15 accompagné d’un univers sonore de Daniel Zea, s’est extrait de 600kg de verre brisé. Un moment inoubliable de danger et de beauté mêlés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le mercredi 16 novembre, au Carré à Bayonne, Olivier de Sagazan a donné sa première performance Transfiguration qui l’a fait connaître dans le Monde. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le jeudi 17 novembre au Carré à Bayonne, Gigotronc avec Félix Fujjikkkhoon et Blandine Voineau, a bousculé les spectateurs. Cette performance sonore et visuelle au sous titre évocateur de streaptease métaphysique n’a laissé personne indifférent. Félix et Blandine, enfants spirituels d’Antonin Artaud, nous ont offert un moment de poésie, de provocation, de lyrisme, de dérision, de délires visuels et sonores, sans comparaison. 

Le vendredi 18 novembre, à la salle Déchico au Conservatoire Maurice Ravel à Bayonne, danse et art plastiques sont au rendez-vous avec La Danse du Chaos, du danseur brésilien Ghel Nikaido. Un moment court et intense de beauté. Nous étions tous transportés et saisis par la danse d’un ange, qui a su magnifiquement transcender en mouvement l’univers sculptural d’Olivier de Sagazan. Une petite perle suspendue dans ce lieu mythique de Bayonne.

Leslie Varéla et sa Dream team nous a offert le samedi 19 novembre aux Galeries Lafayette de Bayonne un moment souriant et coloré avec le Boudoir de Jacquie. Les clients des Galeries Lafayette ont pu révéler leur côté glamour et immortaliser ce moment. 

 

Le samedi 19 novembre les élèves du Conservatoire Maurice Ravel de Bayonne, avec les guides de l’Office de Tourisme de Bayonne nous ont accompagné musicalement dans un parcours au coeur des peñas bayonnaises. Une ballade où l’histoire et la musique ont ensoleillé le coeur des festivaliers.

Le samedi 19 et dimanche 20 novembre aux Écuries de Baroja à Anglet, a eu lieu le traditionnel stage de danse.

C’est le chorégraphe Richard Nadal et la danseuse Violette Guillarme qui ont abordé diverses notions d’improvisation de groupe et de composition instantanée. Ils ont travaillé plus spécifiquement sur les notions de faux-pas, du maladroit et du malhabile. Ce stage s’est terminé par une performance où le public a pu re-vivre un bal composé de tubes musicaux passés et dépassés. Un moment drôle et pathétique, rythmé par les lueurs d’une boule à facette.

LE FESTIVAL RENCONTRES IMPROBABLES 8 C’ÉTAIT AUSSI … .

 

8 black-boxes dans lesquelles vous avez pu découvrir les performances en vidéo de nombreux artistes invités tels que Émilie Salquèbre (Mairie d’Anglet), Jim Delarge (Mon Ciné à Anglet), Sacha Krasicka (Mairie d’Anglet) et des artistes locaux comme Nicolas Sarrade, Nicolas Kaiser (Écuries de Baroja à Anglet) ainsi que les photographes de l’atelier de la MVC St Etienne de Bayonne (Écuries de Baroja à Anglet).

Vous avez pu continuer votre voyage dans l’univers d’Olivier en découvrant dans une black-box à la Bibliothèque de l’Université de Bayonne des vidéos présentant sa performance La Bouche du silence (du 12 au 19 novembre), La condition de la peau (du 21 au 26 novembre) et une interview, où seul devant la caméra, sous forme d’auto analyse on décrypte les enjeux personnels, poétiques et métaphysiques de son concept de défiguration.

 

La Famille Improbable était encore présente cette année avec des nouvelles histoires tirées de la pièce Ma Famille de Carlos Liscano. Vous avez pu la retrouver et plonger en dessous de ses parapluies au marché des Halles de Bayonne, dans les rues de la ville ou aux alentours des Galeries Lafayette ainsi qu’à Anglet lors des performances au Domaine de Baroja. Elles ont été aussi présentées le samedi 5 novembre et le samedi 26 novembre au cinéma Mon Ciné à Anglet. 

Cette année 932 curieux se sont glissés sous ces drôles de parapluies.

Un Autre regard, a été une exposition photographique, présentée à Bayonne sur la place J. Portes (du 12 au 26 novembre). En novembre 2010, l’Atelier Photo de la MVC St Etienne de Bayonne a suivi l’ensemble des performances proposées pendant le festival Rencontres Improbables 5 sur Bayonne, Anglet et Biarritz. Ils sont devenus, le temps d’un festival, photographes accrédités, posant leurs regards sur les propositions artistiques rencontrées. Témoins et passagers d’univers, ils sont devenus acteurs en cristallisant leur instant. D’une offre culturelle que peut être un festival, ils ont créé à leur façon une autre aventure, une autre proposition artistique. Comme l’a dit Alberto Giacometti « On veut sculpter une personne vivante, mais ce qui la rend vivante, c’est en fait son regard ... » 

Le lundi 21 novembre, au Cinéma Le Royal à Biarritz, plusieurs artistes vidéastes nous ont offert leur vision des univers d’Olivier de Sagazan. Sacha Krasicka a retranscrit une journée passée dans l’atelier de l’artiste. Jim Delarge par son concept a déplacé la performance Transfiguration dans des lieux naturels, forêt, prairie ... et fait de ce personnage monstrueux et déformé par la terre, des herbes, des branchages, une branche hasardeuse et poétique de notre rameau d’homo sapiens. Frédéric Petit et Eric Cervera ont créé un montage vidéo, dont le principe est à nouveau de défigurer l’image et le son de la performance elle-même. Cette séance a été suivie par une discussion avec le public animée par Olivier de Sagazan et Elisa Schmidt, jeune brésilienne qui réalise une thèse sur le travail de ce dernier.

 

Le mardi 22 novembre au Colisée à Biarritz, Sylvain Huc, Cécile Grassin, Xavier Coriat et David Authié de la Cie Divergences, ont donné une performance issue de la recherche de leur prochaine création inspirée du ”petit chaperon rouge”. Rotkäpchen a remporté le prix Philippe Léotard de l’Originalité décerné par le jury du festival. Sa proposition loin des conventions et des dogmes de la danse fût surprenante de véracité et d’originalité. Ce voyage déroutant, à la beauté froide laisse présager un avenir prometteur à ce jeune chorégraphe. 

 

Le mercredi 23 novembre aux Écuries de Baroja à Anglet, Olivier de Sagazan et Marie-Tournier Cardinal avec Transfiguration-Hybridation, ont ouvert la semaine des festivités angloys. Selon le même principe que Transfiguration : Un homme et une femme entrent dans un dialogue où la terre se substitue au langage. Un moment d’une grande sensualité où la poésie et la douceur nous ont offert une ode à l’amour.

 

Le jeudi 24 novembre, au Chapiteau de Baroja à Anglet, impressionnante performance Transit entre Olivier de Sagazan et le chorégraphe Richard Nadal . Ce chorégraphe, au langage corporel très fort et puissant s’est abandonné aux sursauts du sculpteur. C’est la performance qui a remporté le grand prix Philippe Léotard du jury 2011. On peut le comprendre car ces deux performeurs nous ont fait vivre un moment de grande force, de tension, de partage et de beauté. Une vraie rencontre, entre deux artistes hors du commun, provoquée par Kristian Frédric directeur artistique du festival. Il a su très vite, en les rencontrant, que ces deux êtres devraient croiser leurs recherches. Bien lui en a pris, car de cette confrontation devrait naître une prochaine création : Presque un homme.

Le vendredi 25 novembre aux Écuries de Baroja à Anglet, L’Enfer-moi. Un homme est enfermé dans une roue en métal comme un rat de laboratoire. Depuis sa naissance, il tente de saisir les mots qui débordent sans arrêt de sa gorge et dont il ne sait trop s’il en est l’auteur. Ce fût un des moments offerts par Olivier de Sagazan qui laissa sans voix le public, tant sa proposition fut intense. Dans cette roue meurtrière, tout en éructant son texte, un homme nous fit entrevoir les méandres de notre humaine condition. Diogène aurait sans doute quitté son tonneau, pour courir à ses côtés, s’il avait été parmi nous dans cette salle.

Le samedi 26 novembre au Chapiteau de Baroja à Anglet, en clôture du festival, Olivier de Sagazan nous a offert pour la deuxième fois sa performance Transfiguration. Mettant en scène son propre corps pour questionner l’être vivant, il a été accompagné pour l’occasion du pianiste Antoine Bataille. Un moment unique où le musicien a donné rythme à cette danse mystique. Une partition endiablée qui a su laisser place à des silences d’une beauté rare. Un temps que l’on aurait voulu infini…

Bilan du festival
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