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ÉCHOS D'UNE ROME CREPUSCULAIRE

L'EPOPEA DELL''ERASMUS, UN CORSARO DI CARAVAGGIO !

Chronique de KRISTIAN FRÉDRIC

9 septembre 2024


Photos Cinema Nuovo Sacher & du film Quasi a casa avec Lou Doillon et Maria Chiara Arrighini


Ah, "Quasi a Casa"… Le genre de film qui, dès les premières scènes, vous prend par la main pour vous emmener dans une quête douce-amère, où les émotions, à la fois délicates et profondes, se déploient sous le ciel changeant de Rome. Caterina, cette jeune Italienne de vingt ans, rêve de devenir musicienne, mais elle se débat dans l’océan de ses propres incertitudes. Elle est un peu comme ces places romaines au petit matin, encore vides mais pleines de promesses, attendant que la lumière vienne révéler leur beauté cachée.

 

Puis il y a Mia, interprétée par la magnétique Lou Doillon. Une chanteuse française, idole de Caterina, mais aussi énigme vivante. Mia a ce mélange de charme distant et de mystère éraillé, comme une chanson que l’on aurait écoutée trop souvent, mais dont chaque note résonne encore. Leur rencontre est marquée par une tension palpable, celle qui naît lorsque l’on admire quelqu’un d’une telle intensité qu’on en oublie presque de respirer.

 

Caterina (Maria Chiara Arrighini) se perd dans le sillage de cette femme fascinante, comme un disciple suivant un maître à la dérive. Mais Mia, tout en étant cette étoile qui illumine le chemin de Caterina, vacille. Elle porte ses propres tourments, ses doutes et ses regrets, qui s’entrelacent avec ceux de Caterina dans une danse fragile, presque périlleuse. Leur relation devient une exploration, une initiation où chaque conversation, chaque regard échangé, est un pas de plus vers une vérité que ni l’une ni l’autre n’est prête à affronter.

 

Le film ne nous parle pas seulement d'une quête artistique, mais de la manière dont les chemins de vie peuvent se croiser, s’influencer, se heurter. Mia est ce miroir imparfait que Caterina finit par scruter pour comprendre ses propres failles. À travers elle, la jeune Italienne apprend que l’art n’est pas seulement une question de talent, mais une lutte contre ses propres ombres, une lutte parfois infinie, parfois douce, comme un souffle romain au crépuscule.

 

Après la projection, je vous ai déjà parlé du ballet inattendu des moustiques, une scène digne des grands films de Moretti ou même de Fellini. Une chorégraphie impromptue de petites créatures ailées, interrompant notre rêverie avec autant de fougue que de futilité.

 

Mais au-delà de ces petits contretemps volants, il y avait autre chose dans l’air ce soir-là. Une sorte de paix enveloppante, un instant de répit suspendu dans l’atmosphère romaine, comme si le temps s’était soudain ralenti pour nous laisser savourer la beauté de cette fin de journée. Le soleil, désormais bas, embrasait les toits, les dômes et les façades anciennes, projetant des ombres dorées qui dansaient sur les pavés.

 

C’était comme si la ville elle-même, dans un dernier élan de lumière, nous murmurait une invitation à la douceur, à l’abandon. Rome, dans ces moments-là, vous fait l’effet d’un baiser volé, un de ces gestes inattendus et pourtant parfaitement naturels, qui s’éternisent dans le souvenir bien après qu’ils se sont dissipés.

 

Le verre de prosecco à la main, on s'est laissé porter par cette sensation, cette mélancolie légère, ce romantisme qui habite Rome à la tombée de la nuit. Les rires des passants, les tintements des verres qui s'entrechoquent sur les terrasses, les éclats de conversations emportées par la brise, tout semblait jouer en harmonie avec cette fin d'après-midi. Caterina et Mia flottaient encore dans nos esprits, comme des spectres familiers, écho de cette rencontre à la fois bouleversante et douce, telle une symphonie inachevée.

 

Et ainsi, sous le ciel romain qui s'assombrissait doucement, Rome nous offrait, comme elle sait si bien le faire, une dernière scène d'une tendresse infinie. Cette ville, où tout semble possible et où l’on peut se perdre pour mieux se retrouver, nous serrait dans ses bras une ultime fois, avant de nous laisser partir, remplis de ce romantisme indéfinissable qui n’appartient qu’à elle.


 

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