LA BIENNALE DES AVENTURIERS ÉGARES
L'EPOPEA DELL''ERASMUS, UN CORSARO DI CARAVAGGIO !
Chronique de KRISTIAN FRÉDRIC
22 septembre 2024
Foreigners everywhere ? Et voilà, la Biennale d’Art Contemporain n’a pas manqué d’y aller franco avec ce titre. On pouvait s’attendre à une claque bien sentie, un bon coup de pied dans nos petites consciences toutes tranquilles, avec ce slogan lumineux et flashy comme un teeshirt fluo de l'été '95.
Les néons à l’entrée de l’Arsenal n’avaient rien de rassurant, affichant fièrement cette sentence en mode « tu ne passeras pas ». Traduction libre : "Des étrangers partout" ou "Des étrangers partout où on va". Aucune échappatoire possible.
Et moi, ce dimanche, franchement, j’aurais bien voulu faire autre chose. Après ma rencontre avec la cartomancienne, celle qui avait lu mon avenir dans un vieux paquet de cartes en m’annonçant que la tempête allait frapper fort au Pavillon Polonais. Pas loupé, ça m’avait mis K.O. ! Le collectif ukrainien Open Group m’avait balancé leur « Répète après moi II» comme un tsunami, me laissant en mode éponge émotionnelle. Alors franchement, après ça, j’aspirais à une petite pause. Un brin de douceur, une pincée de tendresse, et pourquoi pas, soyons fous, retrouver l’insouciance de l’enfance !
Mais que dalle ! On ne quitte pas le ring comme ça, sans prévenir. C’était comme si j’étais plongé dans un remake de « Rumble in the Jungle » à Kinshasa, avec George Foreman qui me balançait des crochets du droit à la Bouchra Khalili. Sauf que moi, je n’avais rien de Mohammad Ali, je ne pouvais pas crier « C’est tout ce que t’as, George ? vas-y, j’en prends encore ! » Non, moi, j’aspirais à une petite sieste. Un dimanche, ça ne devrait pas être sacré, non ? Mais non, Khalili me replongeait dans une mare de cartes, de constellations de souffrances, avec son « The Mapping Journey ».
Et là, alors que j’étais déjà à bout, voilà que Roudoudou, mon perroquet pirate préféré, décide de rajouter son grain de sel. Il se pose sur mon épaule, le regard perçant, et me lance, de sa voix rauque : « Arrr, encore des cartes,
moussaillon ? »
« Roudoudou, tu ne crois pas qu’on pourrait juste fermer les yeux, faire comme si de rien n’était, et rêver de plages paradisiaques ? »
Il penche la tête, me donne un petit coup de bec affectueux et murmure : « Ces cartes-là, elles montrent un autre genre de trésor, mon gars. Pas celui qu’on cache, mais celui qu’on fuit. »
Et c’est là que ça m’a frappé. Pas un uppercut, non, un truc plus doux. Une petite claque tendre sur la joue, comme pour me réveiller. Ces trajets dessinés par des exilés, ces constellations de douleurs, ce n’était pas juste des lignes. C’était des souvenirs, des espoirs, et peut-être, juste une invitation à se souvenir qu’on est tous un peu des étrangers, quelque part, à un moment donné. Qu’au lieu de chercher à échapper à tout ça, on pourrait essayer de comprendre. Peut-être que ces cartes nous montrent quelque chose de plus précieux, un trésor caché dans le courage des gens, un rappel que, quelque part, on est tous un peu perdus, à chercher notre chemin dans ce grand bazar qu’est le monde.
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