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PAVIE, ÉCUME ET DESTINEES

L'EPOPEA DELL''ERASMUS, UN CORSARO DI CARAVAGGIO !

Chronique de Kristian FREDRIC

27 AOUT 2024





Rien de tel qu’un lever matinal, avec la brume encore accrochée aux toits, pour se préparer à l’aventure comme tout bon marin en quête de nouveaux mondes ! Aujourd’hui, c’est par les rails italiens que nous voguons, confortablement installés sur nos banquettes, à regarder les collines et les champs défiler comme des vagues sous le soleil naissant. Notre boussole pointe vers Milan, et de là, cap sur Pavie, cette cité où l’Histoire semble s’entrelacer avec l’art comme un nœud marin bien serré.

 

Je sens déjà l’excitation monter à l’idée de rencontrer Francesco Nardelli, notre capitaine du séjour, pour discuter de nos futures escales artistiques. À peine arrivés à Pavie, à une trentaine de kilomètres au sud de Milan, nous sommes accueillis par une ville qui respire l’élégance d’un riche passé, et pourtant, elle bouillonne de vie, comme un vieux navire qui n’a rien perdu de sa splendeur et qui file encore bon vent.

 

Pavie, c’est un peu comme cette carte au trésor qu’on trouve dans un vieux grimoire : chaque coin de rue, chaque monument raconte une histoire. Là, devant nous, se dresse la Basilique San Michele Maggiore, un chef-d'œuvre de l'art roman lombard du XIIe siècle, où furent couronnés des rois italiens. On s’attend presque à voir surgir l’ombre d’un souverain en armure, prêt à nous confier un secret d'État. Et juste à côté, le Duomo di Pavia avec son dôme imposant, conçu par Giovanni Antonio Amadeo et Cristoforo Rocchi, qui semble veiller sur la ville depuis la Renaissance, comme un phare sur une mer d’époques révolues.

 

Mais, marins que nous sommes, nous savons que l’art n’est pas qu’une affaire d’hier. Pavie vibre encore aujourd’hui, notamment au Teatro Fraschini, où l’on s’apprête à embarquer pour un voyage lyrique et dramatique. Nous voici dans le bureau de Francesco, qui nous accueille avec un sourire aussi large que la proue de son théâtre. Nous bavardons comme deux vieux pirates autour d’une carte des mers artistiques, évoquant nos récentes découvertes à Venise et au Festival Puccini à Torre del Lago, où le maestro Callegari nous a envoûté avec sa direction de Tosca. Je lui raconte ma passion pour Puccini, et il me parle des projets futurs de sa flotte théâtrale, notamment une collaboration avec les théâtres traditionnels de Lombardie pour une nouvelle création de Don Quichotte de Massenet. Avouons-le, je n’ai jamais lu Cervantès, mais chaque jour est une nouvelle terre à explorer, non ?

 

Après cet aparté captivant, Francesco nous guide à travers son théâtre. La salle est un véritable joyau, et bien que je ne puisse prendre de photos, je m’imprègne de chaque détail, comme un navigateur qui grave une nouvelle île dans sa mémoire. De retour dans son bureau, je ne manque pas de lui raconter ma visite de la veille à La Fenice de Venise, et la promesse de vivre un nouvel opéra le 13 septembre prochain qui me remplit d’une joie enfantine. Je partage aussi nos projets de découvrir d’autres théâtres près de Milan, à Gênes et Crémone. Francesco, tel un vieux loup de mer, salue ma curiosité, l’encourage et nourrit ce vent d’exploration.

 

Nous convenons de nous revoir à la fin du mois de septembre, après que j’aurai achevé mes déambulations à travers les vagues artistiques d’Italie. La générosité de Francesco me touche profondément, mais l’heure est déjà venue de lever l’ancre. Assis au bar du théâtre, une bière fraîche à la main, je savoure ce moment de calme, comme un marin assoiffé après une longue traversée. Et là, une pensée de notre cher Rabelais me revient, comme une boussole qui indique toujours le Nord :

"Voyageur, ne te laisse point troubler par l'apparence des choses ni par les monstres imaginaires que l'on te décrit. Parcours le monde avec le rire et la curiosité de Panurge, et comme Gargantua, embrasse l'inconnu, car c'est en s'aventurant hors des sentiers battus que l'on trouve la vraie sapience."

 

Ah, Pavie ! Que d’aventures tu nous réserves encore, et comme tout bon capitaine, je ne peux qu’attendre avec impatience la prochaine marée, qui m’amènera à de nouveaux horizons, toujours plus riches en découvertes et en émotions.


 

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