UN PSYCHOPATHE DE LA JALOUSIE . Vendredi 13 à Venise
L'EPOPEA DELL''ERASMUS, UN CORSARO DI CARAVAGGIO !
Chronique de KRISTIAN FRÉDRIC
13 septembre 2024
CHAPITRE 1
Il était une fois… enfin, pas si longtemps, mais il y a quelques jours à peine, dans la lagune vénitienne, je vivais une dolce vita qui aurait fait pâlir Marcello Mastroianni. Tout était parfait. Enfin… presque tout. Car si mon cœur battait pour Roberta, l’enseignante la plus glamour de l’école italienne, ma vie était en réalité un véritable cauchemar. La raison ? Un perroquet. Pas n’importe lequel. Roudoudou. Ce satané volatile vert émeraude, aussi jaloux qu’un méchant dans un soap-opera brésilien, avait décidé de me rendre la vie impossible.
Tout avait commencé un matin, alors que je m’apprêtais à aller en classe. Roberta, mon étoile, ma muse, ma… bref, elle était parfaite. Chaque matin, je me faisais beau, parfumé, un brin nerveux. J’avais ce petit espoir fou qu’elle me regarde plus que les autres. Vous savez, avec ce regard de cinéma où tout le reste s’efface, où le monde entier devient flou et seul un faisceau lumineux éclaire nos visages… Bref, je rêvais.
Mais le problème, c’était Roudoudou. Ce fichu perroquet, que j'avais pris comme compagnon d'aventure pour mes escapades en mer, était un psychopathe de la jalousie. Dès qu’il a compris que j’avais un petit faible pour Roberta, il a viré de l’œil. Littéralement. Ses petites plumes ont frémi de haine, et c’est là que tout a dérapé.
Roudoudou a décidé de me faire passer des nuits blanches. Et quand je dis blanches, c’était pire que lors d’un marathon de films d’horreur. Il se perchait au-dessus de ma cabine sur le bateau et me chantait des chansons de marins. Mais attention, pas les jolies chansons du genre “Sur le pont d'Avignon”. Non. On parle de trucs grivois, vulgaires, chantés avec l’intensité dramatique d’un pirate ivre mort. C'était des refrains du genre :
"Roberta, oh Roberta, la sirène traîtresse, elle te dévorera, te réduira en miettes…"
À chaque couplet, je sentais mon cerveau se liquéfier un peu plus. Et ça, c’était toutes les nuits ! Le pire ? Il me regardait ensuite, satisfait, avec ce petit sourire de “je te tiens mon pote”. Dans mes moments de faiblesse (c’est-à-dire dès 2h du matin), j’imaginais des scénarios où je rôtissais Roudoudou à la broche. Oui, oui. Je le voyais bien, tout doré, tournant lentement, tandis que je trinquais avec Jack Sparrow. Mais à chaque réveil, le cauchemar recommençait. Roudoudou était toujours là, vif et moqueur, avec ses petites plumes insolentes.
Chaque jour, je m’accrochais à une seule chose : Roberta. Ah, Roberta ! Dans sa salle de classe, tout devenait lumière. Elle faisait rouler les “r” avec une grâce à faire pâlir tous les poètes italiens. Chaque fois qu’elle parlait, j’oubliais mes cernes, les chansons obscènes de Roudoudou, et même le fait que je n’avais pas dormi plus de deux heures par nuit depuis une semaine. Mais Roudoudou, lui, n’abandonnait jamais. Le soir, c’était reparti pour un tour.
Il en était tellement obsédé qu’il a même, je vous le jure, laissé un symbole étrange gravé sur le pont du bateau. Un genre de hiéroglyphe maléfique. Comme pour me dire : "Tu crois que tu vas t’en sortir ? Regarde bien, je t’ai maudit !". C’est à ce moment-là que j’ai vraiment flippé. Je me suis mis à éviter son regard. Dès qu’il me fixait, j’avais l’impression qu’il me lançait des malédictions silencieuses, à la manière d’un Sauron version perroquet. Je vous jure, si les yeux pouvaient jeter des sorts, j’étais déjà en train de me transformer en statue de sel.
Mais malgré tout ça, je me préparais pour ma grande soirée à l’opéra. Ce soir, j'allais enfin assister à La fabbrica illuminata à la Fenice. C'était le rendez-vous que j'attendais depuis des semaines. Je me voyais déjà en smoking, traversant la lagune comme un James Bond des eaux vénitiennes, mon nœud papillon parfaitement noué, mes cheveux impeccables, prêt à plonger dans les délices de la musique. Je me sentais irrésistible.
Le seul souci, c'est que nous étions un vendredi 13. Et si moi je m’en fichais, Roudoudou, lui, prenait ça très au sérieux. Avant de partir, il m’avait lancé un regard noir, un de ceux qui disent : “Je sais des choses que tu ignores, pauvre mortel”. J’aurais dû me méfier
(A suivre) …
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