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Don Quichotte

De Massenet

En cours

2025
En discussion
Pavia
Italie

NOTE DU METTEUR EN SCENE

 

Très vite j’ai pensé au film de Dino Risi :  Primo Amore

Picchio, ex-gloire de la comédie, tombe amoureux de Renata, jeune infirmière de la Villa 

Serena, la maison de retraite pour anciens acteurs de théâtre, dans laquelle il vient d’arriver. 

 

Dans Don Quichotte, Picchio ancien grand d’Espagne, atteint de la maladie d’Alzheimer (*), se réfugie dans le peu de mémoire qu’il lui reste et notamment dans ses souvenirs poétiques et littéraires. Son monde rejoint celui de l’enfance où géants et héroïnes se mélangent.  Il se voit en Don Quichotte transit d’amour pour la psychologue de l’hôpital Renata, qu’il perçoit comme Dulcinée. 

 

Picchio dans le film de Dino Risi décide de suivre à Rome, Renata, pour vivre la première aventure amoureuse de sa vie de retraité. Ici, dans cet hôpital il plonge dans la féérie, perdant de plus en plus contact avec la réalité. Il va y vivre sa dernière grande histoire d’amour.

 

Depuis plusieurs années, avec ma compagnie, j’ai accompagné des projets artistiques dans des établissements spécialisés où nos anciens finissent leurs parcours de vie. Des ”Picchio” j’en ai rencontré dans “les unités protégées“. J’ai vu ces êtres perdre pied et en même temps retrouver leur enfance, jusqu’à ce que cette dernière les accompagne dans leur dernier voyage. 

 

A travers cet opéra je souhaite parler de ces êtres qui tout en se fragilisant nous emportent vers des contrées qui nous touchent et nous bouleversent. Un dernier amour n’est-il pas la plus belle façon de quitter cette terre ? 

 

 

(*) : La maladie d’Alzheimer est une maladie neuro dégénérative (Atteinte cérébrale progressive conduisant à la mort neuronale) caractérisée par une perte progressive de la mémoire et de certaines fonctions intellectuelles (cognitives) conduisant à des répercussions dans les activités de la vie quotidienne

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DESCRIPTION DU PROJET 

 

L’action se situe dans un établissement médicalisé pour personnes âgées. Un des pensionnaires Picchio est l’objet d’attentions particulières de la part du personnel, de par sa personnalité et sa noblesse. Nourri de lectures inspirées par les exploits d’une chevalerie défunte, ce « Grand d’Espagne » montre des marques de perturbation mentale, de dédoublement de la personnalité qui se traduisent par des hallucinations romanesques.

 

Ses hallucinations se traduiront par la transformation de son quotidien où patients, membres du personnel se transformeront peu à peu, glissant ainsi dans son imaginaire. Ces mutations se feront grâce aux costumes, aux maquillages et accessoires qui envahiront la réalité en nous transportant dans l’univers de Picchio, teinté des imageries de l’enfance, à l’époque de Don Quichotte. Cet univers se créera grâce à des accessoires, qui pourront être surdimensionnés, mais aussi par des transformations de parties de costumes et des ombres portées créées directement sur le plateau ou filmées et diffusées par un système de projections. Tout ceci pourra nous faire penser au cinéma de Tim Burton.

Notamment grâce aux silhouettes des personnages du roman. Leurs tailles pourront varier selon l’intensité des visions et des scènes qui se dérouleront dans la tête de Picchio.

 

La réalisation vidéo nous permettra grâce à la 2D et 3D de participer à créer des univers poétiques et démesurés. Mais aussi l’ajout à certains moments d’éléments réels d’accessoires démesurés (type collier / Acte 3). C’est ce mélange qui créera des reliefs intéressants et des imaginaires poétiques. Il est essentiel de signaler que ces transformations doivent garder un côté poétique et décalé, traduisant ainsi la confusion entre réalité et fiction qui envahit de plus en plus Picchio en raison de sa maladie. On doit aussi penser dans le traitement esthétique à l’univers de Tadeusz Kantor dans La Classe morte.

DECOR ET COSTUMES

 

Le décor doit pouvoir s’adapter dans les différentes salles des opéras partenaires.

La projection vidéo devra se faire avec 2 à 3 vidéos projecteurs (maximum) en rétroprojection ou projection sur le décor. Jeu de transparences qui peuvent aussi laisser apparaître des personnages et des accessoires non filmés qui traversent l’espace. Ces différents plans visuels peuvent nous faire penser à une confusion de la mémoire. Ici ce n’est pas Thésée qui affrontera le Minotaure dans le labyrinthe de Dédale ; mais Picchio qui y combattra son Alzheimer. L’idée d’un espace qui puisse évoluer comme un immense labyrinthe dans 

lequel Picchio se perd de plus en plus. On peut aussi imaginer que des éléments du décor et accessoires soient manipulés à vue par les protagonistes (notamment le chœur).

 

Il est intéressant que les costumes et accessoires fassent référence aux années situées entre 1960 et 1978, en totale adéquation avec le film de Dino Risi Primo Amore avec Ugo Tognazzi, Ornella Muti. La transposition visuelle de cette œuvre à la fin du 20ème siècle peut permettre une certaine distance avec aujourd’hui, tout en trouvant des résonnances dans notre monde actuel avec la réalité de nos anciens dans ces centres spécialisés.

 

Note : Le chœur (soit une vingtaine de personnes) pourrait se composer scéniquement en quinze pensionnaires + cinq membres du personnel.

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