
[ON NE NAÎT PAS MACHO, ON LE DEVIENT]


Don Juan, un séducteur insatiable
Quoi ! tu veux qu’on se lie à demeurer au premier objet qui nous prend, qu’on renonce au monde pour lui, et qu’on n’ait plus d’yeux pour personne ? La belle chose de vouloir se piquer d’un faux honneur d’être fidèle, de s’ensevelir pour toujours dans une passion, et d’être mort dès sa jeunesse à toutes les autres beautés qui nous peuvent frapper les yeux ! Non, non, la constance n’est bonne que pour des ridicules ; toutes les belles ont droit de nous charmer, et l’avantage d’être rencontrée la première ne doit point dérober aux autres les justes prétentions qu’elles ont toutes sur nos cœurs. Pour moi, la beauté me ravit partout où je la trouve, et je cède facilement à cette douce violence dont elle nous entraîne. J’ai beau être engagé, l’amour que j’ai pour une belle n’engage point mon âme à faire injustice aux autres ; je conserve des yeux pour voir le mérite de toutes, et rends à chacune les hommages et les tributs où la nature nous oblige. Quoi qu’il en soit, je ne puis refuser mon cœur à tout ce que je vois d’aimable ; et, dès qu’un beau visage me le demande, si j’en avais dix mille, je les donnerais tous. Les inclinations naissantes, après tout, ont des charmes inexplicables, et tout le plaisir de l’amour est dans le changement. On goûte une douceur extrême à réduire, par cent hommages, le cœur d’une jeune beauté, à voir de jour en jour les petits progrès qu’on y fait, à combattre, par des transports, par des larmes et des soupirs, l’innocente pudeur d’une âme qui a peine à rendre les armes, à forcer pied à pied toutes les petites résistances qu’elle nous oppose, à vaincre les scrupules dont elle se fait un honneur, et la mener doucement où nous avons envie de la faire venir. Mais lorsqu’on en est maître une fois, il n’y a plus rien à dire ni plus rien à souhaiter ; tout le beau de la passion est fini, et nous nous endormons dans la tranquillité d’un tel amour, si quelque objet nouveau ne vient réveiller nos désirs, et présenter à notre cœur les charmes attrayants d’une conquête à faire. Enfin il n’est rien de si doux que de triompher de la résistance d’une belle personne ; et j’ai, sur ce sujet, l’ambition des conquérants, qui volent perpétuellement de victoire en victoire, et ne peuvent se résoudre à borner leurs souhaits. Il n’est rien qui puisse arrêter l’impétuosité de mes désirs : je me sens un cœur à aimer toute la terre ; et, comme Alexandre, je souhaiterais qu’il y eût d’autres mondes pour y pouvoir étendre mes conquêtes amoureuses.

Les Vaginites existent-elles vraiment ?
Mais oui !
Ce groupe de punk rock féministe composé de Corinne Masiero, Audrey Chamot et Stéphanie Chamot, a été créé en 2020. Ce trio dénonce les violences sexistes, sexuelles et l’inceste.
Virginie Despentes, rebelle et provocatrice
Née le 13 juin 1969, Virginie Daget vit une adolescence chaotique marquée par l’expérience de l’hôpital psychiatrique. Déscolarisée, elle est violée au cours d’un voyage en auto-stop. Devenue alcoolique, elle multiplie les petits métiers et se prostitue tout en fréquentant le milieu du rock alternatif et des punks.
En un mois, réfugiée chez ses parents, elle écrit Baise-moi, roman qui sera refusé par les maisons d’édition auxquelles elle le propose.
Elle ne se décourage pas et décide de changer de vie. Elle prend un nouveau nom ; son roman commence à se faire connaître. Elle écrit de nouveaux ouvrages et, à 30 ans, arrête de boire.
Baise-moi devient un film qui fait scandale.
À 35 ans, elle devient lesbienne.
Son livre King Kong Theory, à la fois autobiographie et essai devient un succès de librairie féministe.
Depuis elle n’a cessé d’écrire et de tourner.
En 2024, elle crée la pièce Woke au Théâtre du Nord.