Premiers Amours, c’est une rencontre avec des séniors de l’EHPAD du Séqué et de la Résidence Autonomie Soleil, une thématique et l’envie

de réaliser des courts métrages.

Tout d'abord, il a fallu donner du temps aux rencontres et aux échanges avec les résidents pour nourrir le propos artistique.
Très vite, il m’a fallu penser à un format artistique qui permettrait une poésie, un décalage dans le temps et l’espace.

Huit histoires d’amour et huit instants de vie : des histoires d’amour d’avant, datant de leurs seize, vingt ans et des instants de vie d’aujourd’hui.
Ces instants filmés ont été inspirés et choisis en échos aux histoires racontées et suggérant leurs amours et vies d’aujourd’hui : une valse, un moment de complicité entre une grand-mère et sa petite fille, un amoureux de l’écriture, un pique-nique entre amis, une dame au volant de sa décapotable cheveux au vent…

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L’inspiration est venue beaucoup d’Agnès Varda, car cela devait être réel et poétique. L’univers de Kieskowski m’inspirait aussi.

Les ambigüités et les décalages provoqués par ces superpositions d’histoires, si déstabilisantes soient-elles, devaient permettre à chacun une propre divagation, d’écrire sa propre histoire de premiers amours.

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Il était intéressant par ces instants de vie de révéler des indices sur ces gens et ce qu’ils sont aujourd’hui. J’ai choisi ce thème partant du postulat qu’un premier amour marque à jamais une vie amoureuse. Alors montrer ces vies d’aujourd’hui faisait partie du propos artistique.

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L’esthétique est pure, sobre, brute, tellement vraie et simple que poétique. Tout le challenge est dans l’équilibre visuel et sonore de ces histoires qui se superposent. La voix off raconte l’histoire d’amour, l’image montre l’instant de vie. L’un et l’autre doivent s’accompagner, sans se marcher dessus. Exercice grisant et subtil donnant une belle place à l’imagination de chacun.

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Il y a un autre personnage qui s’est invité à l’aventure. C’est le décor : un splendide noyer dans le champ juste derrière l’EHPAD. Symbole de la mémoire et du temps, mascotte, grand parasol, confident, il a été le pilier de cette semaine de tournage. Le noyer est l’arbre qui détient le savoir ancestral car le temps n’a pas de prise sur lui et qu’il plonge en pleine terre les racines de l’histoire. On pouvait difficilement faire mieux pour accueillir ce tournage !

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Soo Lee