IL CASO DEL VOLATILE SABOTATORE A PAVIA

L'EPOPEA DELL''ERASMUS, UN CORSARO DI CARAVAGGIO !

Chronique de KRISTIAN FRÉDRIC

25 septembre 2024

CHAPITRE 1

Nous descendons du train, enfin arrivés à Pavie, exténués par cette dernière portion du voyage, mais avec une lueur d’excitation au fond des yeux. La gare derrière nous est un véritable chaos : des cris, des sifflets stridents, des téléphones brandis dans toutes les directions, capturant l’image d’un coupable qui se croyait trop malin pour être attrapé. Roudoudou. Ce satané perroquet a tenté le coup de maître, un sabotage magistral du système ferroviaire italien. Tout avait commencé innocemment. Une aile distraite sur un tableau de commande, un bec aventureux qui a enclenché les avertisseurs d’urgence. Puis, l’hystérie collective.

« Ma guarda quel pappagallo ! » s’écrie un passager au look de cinéphile, lunettes rondes, écharpe de soie. (Regarde ce perroquet !)

Il pointe du doigt un Roudoudou en pleine fuite aérienne, ses plumes flamboyantes scintillant sous la lumière artificielle de la gare. Autour de lui, les employés sont en furie. Le chef de gare, moustachu et nerveux, téléphone frénétiquement à ses "amis" : des chasseurs renommés de Lombardie. Il envisage déjà une battue, avec des armes dignes des westerns de Leone.

« Questo pappagallo deve appartenere a una rete internazionale di sabotatori! » plaisante un passant, tandis que la foule rit, excitée par l’absurde. (Ce perroquet doit appartenir à un réseau international de saboteurs !)

D’autres, moins poétiques, sont plus pragmatiques. Des adolescents filment avec leurs téléphones portables, déjà en train de publier des stories Instagram : #RoudoudouTheSaboteur #ParrotOnTheRun.

Et nous, dans ce tohu-bohu, avançons avec une lenteur tranquille vers la sortie, les mains dans les poches, comme des gangsters s’éloignant de leur dernier braquage dans une scène au ralenti. Je regarde mon compagnon de route, et nous échangeons un sourire entendu.

« Se lo è meritato, » dis-je en haussant les épaules, laissant derrière nous cette explosion d’énergie incontrôlée. (Il l’a bien mérité.)

La sortie de la gare de Pavie fut comme un passage d’un univers à un autre. Derrière nous, l’effervescence délirante de l’hystérie ferroviaire, avec un chef de gare qui, entre deux appels aux chasseurs de Lombardie, commençait à distribuer des jumelles et des cartes de la ville. Mais devant nous, c’était la tranquillité d’une cité millénaire, où l’histoire se couche sur chaque pierre, où les rues étroites semblaient nous chuchoter leurs secrets.

(A suivre) …

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