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LA CHASSE AU TRESOR DES ANARCHISTES DE L'ART

L'EPOPEA DELL''ERASMUS, UN CORSARO DI CARAVAGGIO !

Chronique de KRISTIAN FRÉDRIC

7 septembre 2024 / Chapitre 1




C’était hier encore. Le soleil tombait sur Rome, et moi, je me prenais pour un réalisateur de cinéma italien, mais pas n’importe lequel : un Federico Fellini des mers ! Oui, entre deux vagues de vin rouge et de prosecco, j’imaginais une fresque grandiose. Une épopée maritime où les artistes modernes étaient mes équipiers et où chaque toile était une île mystérieuse à découvrir.

 

Mais tout ça, c’était avant que ce foutu réveil ne me tire des bras de Morpheus à six heures du matin ! Le retour à la réalité est brutal, digne d’un film d’horreur de Dario Argento. Un mélange de "Suspiria" et de "Zombi 2". 6h00. Le début d’une quête insensée, une aventure terrifiante et absurde... destination : le Musée du Vatican. Pour un marin anarchiste qui rêve de se faire débaptiser en grande pompe avec des torches et des chants de pirates, la destination est plus que cocasse. Elle frôle l’hérésie intérieure !

 

Je me vois déjà comme le protagoniste de ces films italiens de série B, où un curé fou, un exorciste sous acide, ou un cardinal démoniaque tente d’exorciser les rebelles comme moi. Soudain, j’imagine être coincé dans un film de Lucio Fulci… Je suis là, face à une horde de curés zombies avec des soutanes qui traînent, un crucifix dans une main, et un Bacon sous l’autre. Un véritable cauchemar en robes noires.

 

Mais malgré ce réveil matinal et cette aventure qui commence comme un film d'horreur sous Valium, une chose inattendue se produit. Dans ma tête, je commence à chanter… Étienne Daho. Oui, moi, l’anarchiste hirsute, je fredonne "Week-end à Rome". Peut-être est-ce une tentative désespérée de mon subconscient pour combattre la vision des légions d'images pieuses qui m'attendent. Ou alors, c'est juste que je deviens complètement fou, ce qui, avouons-le, serait une fin bien plus intéressante à ce voyage.

 

Mais, il y a un Graaaaaal. Non, pas celui du Christ, c’est trop mainstream pour moi. Mon Graal à moi, c’est la collection d’art moderne du Vatican. Oui, au milieu des anges, des saints et des vierges pleureuses, il y a des trésors bien plus captivants. C’est là que trônent les joyaux de l’art moderne comme entre autres : Francis Bacon, Picasso, Giacometti, James Ensor. Et là, tout change ! Je suis plus Long John Silver qu’anarchiste perdu. C’est l’Île au trésor, mais au lieu de doublons et de pièces d’or, ce sont des chefs-d'œuvre avant-gardistes qu’on découvre, cachés dans les cryptes du Vatican, sous des couches de religiosité poussiéreuse.

 

Et dans cette chasse aux trésors artistiques, une pensée me traverse : Oh, si seulement Roudoudou, mon perroquet décalé et subversif, était là pour commenter avec son esprit critique ! Ah, la tête des pèlerins en entendant ses remarques acerbes sur l’iconographie chrétienne. Mais non, je l’ai abandonné sur mon rafiot à Venise. Je culpabilise, surtout après le traumatisme de son dernier exorcisme. Le pauvre n’a toujours pas retrouvé son verbe haut, et je me demande comment je vais le retrouver cette fois-ci. Peut-être qu’il aura peint un autoportrait ? Ou peut-être qu’il aura pris goût à l’absinthe et passera ses journées à philosopher sur l’art moderne avec une mouette un peu trop mélancolique... Que fait-il en ce moment ? Est-il en train de repeindre la coque de mon bateau en violet fluo, ou de fomenter une mutinerie contre le capitaine ? Une question à laquelle je redoute la réponse.

 

Pendant ce temps, je continue ma quête parmi les toiles, les sculptures, et les installations qui illuminent ma matinée. Les couleurs, les formes, les distorsions m’envahissent, me font oublier ces crucifix qui me donnent des sueurs froides. Le Vatican, cet empire religieux, a donc su conquérir l’art moderne avec autant d’adresse qu’un pirate des Caraïbes aurait pillé un galion espagnol. Ils ont tout raflé, avec un sourire béat et des auréoles brillantes au-dessus de leurs têtes. Le pillage est complet. Des moyens phénoménaux pour accumuler ces trésors, et moi, petit marin désabusé, je ne peux que m’incliner devant cette prouesse.

 

Mais l’aventure ne s’arrête pas là. Non, une quête ne connaît jamais de fin ! Et dans un dernier sursaut d’anarchisme artistique, je décide qu’il est temps de lever l’ancre. Assez des saints et des chapelles ! Cap sur le MAXXI, le musée d’art moderne de Rome, où les œuvres respirent la liberté et l’impertinence. Là-bas, je trouverai mon véritable trésor. Là-bas, l’aventure continue.

 


 

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