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WESTERN SYMPHONIQUE

L'EPOPEA DELL''ERASMUS, UN CORSARO DI CARAVAGGIO !

Chronique de KRISTIAN FRÉDRIC

26 septembre 2024




PARTIE 5


Mon aventure italienne prend un nouveau tournant délirant et cinématographique, digne des plus grands westerns spaghettis, où la musique de Massenet et les escapades romanesques de Don Quichotte s’entrelacent dans une épopée épique et déjantée. Imaginez un décor à la Sergio Leone, une bande sonore où Beethoven et Massenet s’affrontent dans un duel orchestré par le vent, et au milieu de tout ça, moi, mes collaborateurs, et un perroquet enragé, Roudoudou, qui semble avoir juré de ruiner chaque moment de grâce que nous essayions de savourer.

 

C’était après notre rencontre avec Francesco Nardelli et Jacopo Brusa, où nous avions passé des heures à explorer les méandres de l’âme musicale de Massenet. Don Quichotte, un des grands moments de notre discussion, se prêtait à des comparaisons continues. « Siamo tutti dei moderni Don Chisciotte ! » (Nous sommes tous des Quichottes modernes !), s'exclamions nous tous en chœur avec passion, les yeux pleins d'étoiles, comme si nous venions de découvrir la quête ultime de notre vie : collaborer sur une œuvre aussi folle et sublime. Nous avions, dans cet échange, l'impression de réécrire nous-mêmes l'histoire de la Mancha, avec un orchestre en arrière-plan et les moulins à vent des critiques prêts à tomber sous le coup de nos baguettes.

 

C’est après cette grande discussion qu’une idée folle émergea : pourquoi ne pas poursuivre notre immersion musicale en assistant à la Neuvième de Beethoven dans ce même Teatro Fraschini ? Un coup de génie ! Nous avons accepté sans la moindre hésitation. C'était une promesse : Beethoven en direct, dans ce théâtre historique, après un après-midi déjà rempli de magie.

 

Mais avant cela, il fallait passer par l'appartement situé sur la Via Giuseppe Franck 13 pour nous changer. Un passage obligé avant cette soirée. Le décor des rues de Pavia semblait s’étirer, à mesure que nous traversions les quartiers historiques, chaque bâtiment se dressant comme un monument figé dans le temps. Mais à peine avions-nous tourné l’angle d’une rue pavée que le ciel se déchira… et là, au milieu des nuages, surgit l’inévitable, l’impensable : Roudoudou ! Le perroquet démoniaque, comme possédé par une furie digne de L'Exorciste, tourbillonnait dans les airs, ses cris perçants résonnant à travers les rues vides.

 

« Nom d’un Beethoven mal luné ! » s’exclama un de mes collaborateurs en accélérant le pas.

« Il va nous attaquer ! »

 

Et en effet, le maudit volatile, avec des ailes aussi larges que la partition d’une symphonie, plongea sur nous à une vitesse fulgurante. Le chaos s’installa en quelques secondes. Nous, courbés, les bras au-dessus de nos têtes, essayant d'échapper à cette attaque aérienne.

« Courez ! Courez ! » m’écriai-je à mes collaborateurs, qui tentaient d’éviter une attaque en piqué particulièrement vicieuse.

 

Arrivés enfin à l’appartement, haletants, nous nous précipitâmes à l’intérieur et barricadâmes la porte. Une scène de western en huis clos s’ensuivit. Des meubles poussés contre les fenêtres, les rideaux fermés, des murmures étouffés comme si Roudoudou pouvait lire nos pensées à travers les murs.

 

« Il ne nous aura pas ce soir », dis-je, avec une gravité qui rappelait les héros tragiques de Leone. « Pas cette fois. »

 

Mais il fallait plus qu’une barricade. Nous concoctions un plan machiavélique pour retourner au Teatro Fraschini sans que cet oiseau infernal ne nous suive. C’était un véritable casse-tête digne des grands films d’action italiens, avec une tension palpable à chaque instant. Un de mes collaborateurs, toujours prêt à en découdre, proposa un subterfuge : un itinéraire détourné, en passant par des ruelles sombres, espérant semer Roudoudou dans la nuit.

 

Mais le plan ne s’arrêta pas là. Il fallait distraire la bête ! J’ai suggéré une diversion : laisser une fenêtre entrouverte, avec des morceaux de pain (ou d’olives, hommage involontaire à ce génie du marché grec) pour l’attirer pendant que nous nous faufilions dans les ruelles. Un piège aussi retors que comique, digne des meilleures scènes de farce.

Et là, dans cette atmosphère de fébrilité grotesque, nous savions que nous avions réussi. Roudoudou, hypnotisé par les olives, battait des ailes autour de l'appartement tandis que nous filions, invisibles, vers notre destination : le théâtre.

 

Une fois au Teatro Fraschini, nous pouvions enfin respirer. Mais, au fond de moi, je savais que Roudoudou n'en resterait pas là. Ce n'était qu'un répit. Mais pour l'instant, alors que les premières notes de la Neuvième résonnaient dans l'air, j'ai souri. Cette bataille de folie n'était qu'un acte parmi d'autres dans l’épopée de notre aventure italienne, un opéra burlesque où même les oiseaux devenaient des adversaires redoutables.

 

Mais pour cette soirée-là, nous étions victorieux. Du moins nous le pensions !


 

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