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BACHI-BOUZOUKS ET BAMBOUS !

L'EPOPEA DELL''ERASMUS, UN CORSARO DI CARAVAGGIO !

Chronique de KRISTIAN FRÉDRIC

19 septembre 2024


Nom d'un bachi-bouzouk, me voilà plongé en pleine jungle urbaine, dans ces fichus « jardins créoles » ! Comment diable est-ce possible, me direz-vous ? Eh bien, en plein cœur des canaux vénitiens, dans l'antre du Palazzo Franchetti, voilà que les plantes ont décidé de faire leur révolution. Ces sacrées plantes se serrent les coudes, se protègent les unes les autres, et créent un espace où la nature devient reine, libre comme l'air, loin des tintouins de l'humanité.

 

La végétation y éclate de tous côtés, les arbres et les arômes se transforment en gardiens bienveillants, formant un véritable rempart vert. Mille sabords, j'en perds mon latin ! J’imagine déjà le capitaine Haddock s’écrier face à cette invasion végétale : « Bandes de mille milliards de mille sabords de bambous de la forêt vierge ! »

 

Ces trois femmes portugaises, Mónica de Miranda, Sónia Vaz Borges et Vânia Gala, sont décidément des sacrées énergumènes ! Elles ont eu le cran, que dis-je, l’audace, de s’approprier ce palais pour y faire entendre le pouls de la planète. En pleine frénésie du monde moderne, elles nous rappellent que la nature a des choses à dire, des rêves à partager, et qu’il est grand temps qu’on l’écoute ! Les plantes prennent enfin possession des lieux et font entendre leur voix chlorophyllienne. Par tous les tonneaux de l’Amiral, c’est un vrai pied de nez à l’ordre établi !

 

Le temps des hommes, mes amis, semble appartenir à une autre danse ! Désormais, c’est la chlorophylle qui marque le tempo, pendant que certains s’accrochent désespérément à leur vieux monde, tentant de danser un menuet en voie d’extinction. Il faut bien avouer que cette idée me plaît beaucoup. Cela me rappelle les photographies de ce brave Grégory Crewdson, où les substances mystérieuses envahissent la vie quotidienne de ses personnages, révélant la fragilité de leurs existences, de leurs rêves, et de leur petit univers étriqué.

 

Quand on pense que le chiffre 4 symbolise les fondations, la matière, et qu’il est assimilé à la Terre, diantre, on peut dire que cette exposition tombe à pic pour ce quatrième jour de traversée !



 

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