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UNE FUSION PARFAITE ENTRE CINEMA ET DOLCE VITA

L'EPOPEA DELL''ERASMUS, UN CORSARO DI CARAVAGGIO !

Chronique de KRISTIAN FRÉDRIC

26 septembre 2024




PARTIE 1

 

Le lendemain matin, après avoir échappé de justesse au complot diabolique de Roudoudou — ce perroquet fourbe qui, en pleine nuit, avait tenté de nous empêcher d’arriver à bon port dans une mascarade orchestrée avec une exactitude presque hitchcockienne — nous nous éveillâmes avec la ferme résolution de nous offrir un moment de pur plaisir. Direction : le marché de Pavia.

 

Ah, les marchés italiens ! Cette danse chaotique et gracieuse à la fois, un ballet d'étals colorés, de voix chantantes, et de gestes rapides, où chaque vendeur semble sorti d'un film de Fellini, aussi excentrique qu’inoubliable. Le marché de Pavia ne fait pas exception. Là, au cœur de la place principale, les arômes d'olives marinées et de fromage affiné titillent les narines comme une bande-annonce prometteuse du festin à venir. Le spectacle est déjà là, sous nos yeux.

 

Je ressens toujours une euphorie étrange chaque fois que je débarque de mon bateau dans une nouvelle ville et que je plonge dans l'univers d’un marché local. C’est une sorte de tradition personnelle, un rituel sacré. Le marché, c’est comme une scène vivante où tout s’articule à merveille, où les bruits, les couleurs et les élucubrations des marchands rivalisent de créativité pour attirer le badaud. Ils sont comme les acteurs d’une comédie à la fois grotesque et sublime. Et moi, je suis ce spectateur captivé, prêt à m’arrêter à chaque étal pour goûter à l'essence même de la ville.

 

Le cri d’un vendeur d’olives me sort de mes pensées. Devant lui, des montagnes d’olives de toutes sortes — des vertes, des noires, des violettes… Il gesticule comme un maestro, commandant son orchestre d’oliviers millénaires avec une maestria indéniable. Je me souviens d’un autre marché, quelque part en Grèce, à Zakynthos, où le vendeur d’olives m’avait offert non seulement des olives mais aussi l’histoire de sa vie en moins de trois minutes. Un pur génie du monologue.

 

Mais ici, à Pavia, c’est autre chose. C’est une fusion parfaite entre le cinéma néoréaliste italien et la dolce Vita des petits moments volés. Je ne peux m'empêcher de sourire en achetant ces olives. Elles ont ce goût d'authenticité qu’on ne trouve que dans les petites places ensoleillées de l'Italie.

 

Nous flânons ainsi, attrapant au passage un morceau de parmesan, une belle charcuterie, comme si nous étions des protagonistes dans un film de Nanni Moretti, en train de composer une scène aussi simple qu’elle est chargée de poésie. Chaque coin du marché résonne comme une chanson populaire, un refrain que tout le monde connaît mais que chacun chante à sa manière.

 

Avec nos emplettes dans les bras, nous décidons de nous arrêter dans un des jardins de la ville. Là, au milieu des parterres fleuris, nous improvisons un pique-nique digne des festins rabelaisiens. Olives, parmesan, charcuterie… Chaque bouchée est un éclat de rire, un retour à cette simplicité joyeuse que seul le cinéma italien des années 60 savait capturer avec tant de grâce.

 

C’est là que je réalise que cette scène bucolique, ce moment de pur plaisir, ressemble étrangement à une séquence de L'Avventura d’Antonioni, mais avec plus de rires et moins de mystère. Le soleil filtre à travers les branches des arbres, et nous rions, un peu comme Monica Vitti dans une de ses fameuses digressions philosophiques sur le sens de la vie. Sauf que là, il n'y a aucune philosophie, juste du bon fromage et une joyeuse camaraderie.

 

Les rires éclatent. Le parmesan fond sur nos langues, les olives explosent de saveur, et pour un instant, nous oublions totalement notre rendez-vous imminent avec le directeur de l’opéra et le chef d’orchestre. Ce moment suspendu dans le temps est si parfait qu'il pourrait durer éternellement.

 

Et, dans un dernier éclat de rire, nous terminons notre festin. La journée promet d’être rocambolesque, mais pour l’instant, c’est une pause de pur plaisir, à la croisée des chemins entre le cinéma et la vie.

 


 

 

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